Pique-nique-astro-parents-d'élève

30 juin 2006

Sur une idée (géniale ?) de notre présidente (merci Catherine !), le désormais traditionnel pique-nique de fin d'année de l'association de parents d'élève du collège de ma fille devait être agrémenté d'une initiation à l'astronomie. Il est vrai que nous sommes plusieurs astronomes dans les rangs et que nous disposons depuis peu de télescopes "home made" dont nous sommes si fiers que toute occasion est bonne pour les sortir ! Par ailleurs, le site que nous squattons pour notre pique-nique, un petit parc au bord d'un lac, bien que pollué par l'éclairage de la métropole Lyonnaise, se prête assez bien à de l'astronomie "de base".

Aussi, depuis quelques semaines, Jean-Michel et moi avons commencé à préparer une initiation public. Pour cela, nous nous sommes renseigné sur les forums spécialisés, nous avons préparé quelques documents (Carte du ciel et de la Lune, position des satellites de Jupiter et Saturne) et Jean-Michel a même investi dans un Laser Vert, une espèce de doigt lumineux de 2km de long pour montrer les objets du ciel. Nous comptons observer en faisant une espèce de zoom avant en commençant par le plus proche pour finir par le plus éloigné. Dans l'absolu, ça aurait du donner : Lune, Jupiter, Saturne, une étoile proche et une très lointaine. En dernier lieu pour les plus courageux qui attendraient la "vraie nuit" après minuit, on aurait pu retracer la vie d'une étoile en montrant en prime quelques objets du ciel profond... un truc du genre : nébuleuse diffuse, amas globulaire, géante rouge, nébuleuse planétaire, etc... Par chance, la météo et la Lune étaient de notre côté : Le ciel devait être clair et notre satellite pas trop envahissant. Plein d'entrain, je transmets même l'invitation à quelques profs du collège... Pourquoi pas ?

Le soir venu, nous débarquons donc avec nos tuyaux : Une Lunette 60/700, deux Dobsons (Basile un 150/1200 et Batman un 210/1200), une paire de jumelle 10x50 et un télescope type Newton sur monture équatoriale qui restera dans le coffre car trop complexe et pas assez performant. En attendant le coucher du soleil, nous commençons par nous ravitailler, petit apéro, salades, quiches...

Avant que notre étoile ne disparaisse à l'horizon, je pointe la petite lunette sur le Soleil, avec un filtre bien entendu. L'Astre du jour, gentiment, nous offre une spectaculaire tache solaire. Quelques curieux commencent à coller leur oeil à l'oculaire. La vue du soleil et du petit point noir à sa surface ne déchaine pas les foules... On les comprend !

La soirée avance, le soleil disparaît. Je commence à préparer le matos. réglage, collimation, orientation... Des parents vont et viennent. On explique le fonctionnement d'un télescope type Newton. Certains s'émerveillent sur nos réalisations... ça fait toujours plaisir ! Je commence à me dire que nos plans initiaux vont devoir être révisés. Déjà, si on veut avoir une chance de voir Saturne, il faut commencer par elle. En effet, en cette saison, la planéte aux anneaux suit de peu le soleil et elle n'est pas visible à l'oeil nu pour cause de crépuscule. C'est là que j'inaugure mon tout nouveau système d'assistance à la visée : Une fois le télescope correctement posé et orienté, j'interroge mon Palm sur la position de Saturne, je règle la position du télescope selon les coordonnées d'altitude et d'azimut données par le petit ordinateur et je regarde dans l'oculaire, à 1° prêt, je suis sur l'objectif ! Il ne fait pas encore nuit, on ne voit encore aucune étoile, juste la Lune et Jupiter brillent déjà... Et pourtant, j'ai réussi à voir Saturne dans mon tuyau, je suis super content, et j'ameute la foule "S'il y en a qui veulent voir Saturne !". Certes ce n'est pas la meilleure vision que l'on puisse en avoir, cette hiver, quand elle était au zénit au coeur de la nuit, on y voyait des détailts de surface et dans les anneaux... Ce soir, au raz de l'horizon, c'est tout juste si l'on voit les anneaux. Qu'importe, le succés est toujours au rendez-vous. On entend des "waoh !", des "Super !", des "Génial !", des "On voit les anneaux !", des "C'est comme dans les livres mais en plus petit !". Je jubile !

De sont côté, Jean-Michel qui n'est pas équipé de cercles de coordonnés ne peut viser Saturne, il braque donc son tout nouveau télescope sur la Lune. L'étonnement des visiteurs est tout aussi plaisant à voir. Les cratères Lunaires en gros plan, ça fait toujours un choc ! On enchaîne ensuite, sans aucune coordination, Jupiter et ses Lunes, une étoile double, et bicolore. On explique 2 ou 3 bricoles sur la couleur des étoiles, la différence entre une étoile et une planète, on montre quelques constellations... Rien de construit. Où est notre cours magistral sur l'Astronomie ? Déjà les plus fatigués nous quittent, les autres se rapprochent des dernières parts de dessert... Ne restent que les plus accros. On sort alors la grosse artillerie : Carte du ciel, carte de la Lune, laser vert. On tente les objets du ciel profond (ce qui n'est ni étoile ni planète). Avec la pollution lumineuse, on ne peut espérer voir que les objets les plus lumineux. Ici un amas globulaire (M13), là une nébuleuse planétaire (M57). Lorsqu'en toute fin de soirée, je tente un couple de galaxies (M81 et M82), j'ai beau argumenter en précisant que ces objets sont à l'extérieur de notre propre galaxie, à plusieurs millions d'années lumière... Mon apprentie n'a pas l'air d'être impressionnée, elle ne voit que 2 taches (pas poête pour 2 sous cette Margot!).

Tant pis, les passants (parents d'élève ou non) ont quand même pris beaucoup de plaisir à regarder dans nos télescopes, certains nous ont même demandé si nous revenions ! C'est le principal, tant pis pour le cours magistral. Je le saurais pour la prochaine fois. Par contre, on n'a pas vu de profs ?!

Posté par demarez à 12:06 - Commentaires […] - Permalien [#]